Par Florence :
Lorsque les enfants sont là, il faut s’en occuper. De toute manière, on n’a plus le choix. L’organisation vient très vite.
Après avoir été conseillé par d’autres parents de triplés, nous avons décidé de prendre ½ heure maximum par enfant pour chaque biberon. Cela paraît peu, mais multiplié par 7 repas par jour, il ne nous reste que 1h30 de libre avant la prochaine tétée.
Ce répit nous permet de préparer les biberons de la journée, laver le linge, le faire sécher, stériliser les biberons... et acces-soirement trouver le temps de manger et dormir un peu ! Pendant les six premiers mois, on peut dire que le temps personnel est réduit à sa plus simple expression.
Heureusement, nous avons eu la chance d’obtenir de l’aide auprès de la famille et d’une travailleuse familiale qui venait deux après-midi par semaine. Cela nous a permis de tenir le coup en attendant que les enfants fassent leurs nuits.
La première année, la fatigue a été plutôt physique. Ensuite, ce fut plutôt une fatigue nerveuse, car éduquer trois enfants en même temps, ce n’est pas évident. Chacun des enfants doit pouvoir s’opposer, tester les limites des parents, grandir, et ce n’est pas tous les jours facile. Je pense que j’ai une grande chance d’avoir pu reprendre mon travail à mi-temps dès la fin de mon congé maternité : les enfants avaient 8 mois .
Je travaille 2 ou 3 jours, suivant les semaines. Les jours où je m’absente, une jeune fille vient garder les enfants, s’occuper du ménage et du repassage. C’est vraiment idéal.
Par contre, au niveau financier, ce n’est pas du tout une affaire. Le coût d’une personne à domicile est élevé, a même augmenté lorsque l’AGED a diminué.
En fin de compte, mon travail nous coûte de l’argent. Mais c’est un choix que nous avons fait. Cela m’a permis de ne pas disjoncter : c’est en quelque sorte un mi-temps thérapeutique.
Il faut savoir que l’aide de l’Etat est quasi inexistante. Pourtant toutes les personnes que vous croisez (et qui n’ont pas de multiples) s’imaginent que vous avez un tas d’allocations. A part les deux primes offertes par la CAF aux 1 mois et 9 mois des enfants et aux 150 h de travailleuse familiale, nous n’avons pas d’avantages particuliers.
Même si nous n’avons plus un budget couches, lait maternisé et petits pots exorbitant, la charge sera toujours plus élevée en comparaison avec les autres familles de 3 enfants successifs ; il faudra toujours acheter les chaussures, les blousons, etc... en triple. Impossible de passer les vêtements de l’un à l’autre d’une année sur l’autre.
Maintenant, nos enfants ont 3 ans. Ils sont rentrés à la maternelle et les journées se sont allégées. Pendant que l’on aide un des enfants, les autres essaient de se débrouiller seuls. Cela donne des enfants rapidement autonomes. C’est l’un des avantages d’être parent de triplés.
On essaie ponctuellement d’avoir des moments privilégiés avec chacun d’eux. Lorsque l’on doit aller faire des courses, on en emmène un seul (il est toujours ravi), pendant que l’autre parent s’occupe des deux autres. Tout le monde apprécie.
Si j’avais des conseils à formuler aux futurs parents de triplés, je leur dirai :
Reposez-vous tant qu’il est encore temps !
Préparez votre entourage à vous aider dans les tâches quotidiennes pour avoir plus de temps à passer avec vos enfants.
Réservez-vous au moins un week-end par an rien que pour vous en confiant vos enfants à la famille ou aux amis.
Et, sachez vous remettre en question face à vos enfants : les idées que l’on a en tête ne sont pas forcément celles que l’on mettra en pratique le moment venu.
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