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 Célia et Coline : Lettre à mes bébés

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mc
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MessageSujet: Célia et Coline : Lettre à mes bébés   Célia et Coline : Lettre à mes bébés EmptyLun 7 Mar à 0:12

Par Catherine, maman de Célia, Coline et Clara

Attention, c’est long ! Ce n’est pas de la grande prose mais que c’est dur de transcrire de tels sentiments ! J’ai mis plusieurs jours à vous écrire cette lettre mes puces car repenser à cette journée me met dans un tel état émotionnel que je pleure à chaudes larmes à chaque fois, et puis...vous occupez bien notre temps désormais !

"Lettre à mes bébés :

Mercredi 7 août 2002, j’étais enceinte de 37 semaines d’aménorrhée et 4 jours. Nous avions rendez-vous à 14h50 à la maternité de Parly II pour faire un monitoring et écouter vos petits cours battre. Votre naissance était programmée par césarienne pour le 13 août. Papa était en vacance depuis la veille au soir, pour profiter des derniers jours avant votre arrivée afin de se reposer et de vous accueillir en pleine forme.

Tout ça, c’est ce qui était prévu, mais voilà ce qui s’est passé :

La nuit de mardi à mercredi a été courte, comme toutes celles de la semaine précédente. J’ai du mal à respirer tellement mon ventre remonte haut. Je dors 1 heure sur le côté gauche, puis je me réveille et change de côté : 1 heure sur le côté droit. Et c’est comme ça toute la nuit. J’en ai un peu assez , j’ai hâte d’accoucher et d’enfin vous tenir dans mes bras. Mercredi matin, grasse matinée avec papa. On bavarde tranquillement jusqu’à 10h en évoquant votre arrivée prochaine, en essayant d’imaginer ce grand bouleversement dans notre vie, après tant d’années d’attente. Pour ne pas trop tourner en rond en attendant dans le monitoring, nous allons dans un magasin de bricolage chercher des renseignements concernant les travaux de finition dans notre maison qui vient d’être construite. J’ai quelques contractions, pas très douloureuses mais plus longues que d’habitude. Nous rentrons à la maison. Papa décide d’emmener le parquet du salon dans la nouvelle maison. Je me sens trop fatiguée pour l’aider. Il charge les 55 m2 tout seul dans la voiture pendant que je prépare une grosse salade de tomates mozzarella pour le déjeuner. Je ressens toujours ces « petites » contractions. J’ai juste la sensation que mon ventre durcit. Papa appelle un copain pour qu’il vienne l’aider à décharger le parquet dans la nouvelle maison afin que nous soyons à l’heure pour ce fameux monitoring. Ce copain arrive, il est vétérinaire. Il me regarde et nous traite de fous ! Il prend les clefs de la voiture de Papa pour s’occuper de ce fameux parquet lui-même et ordonne à Papa de m’emmener tout de suite à la maternité, avec nos valises. Papa et moi sommes un peu hagards, abasourdis. En démarrant la voiture, Papa me dit « T’imagines, ce soir, on sera peut-être parents ». Je lui réponds : « Tu parles, je les connais. ils vont me renvoyer souffrir à la maison ». Papa conduit très prudemment pendant les 15 min du trajet. Il ne veut pas me secouer . Il me propose de m’arrêter devant l’entrée des urgences mais je lui dit que ça ne vaut pas le coup et d’aller se garer dans le parking souterrain, comme d’habitude. En descendant de la voiture, il y a d’autres personnes dans le parking. Ils me regardent, impressionnés par mon ventre. Je leur souris en me disant « peut-être que je vais accoucher dans les heures qui viennent et ils doivent être loin de s’en douter ». Je me sens tout à coup très sereine. Papa est terriblement excité et terrorisé à la fois. Arrivés dans le service d’accouchement, nous sonnons pour appeler une sage femme et attendons debout, tranquillement. Enfin, j’en ai l’impression . Il est 14h. Une sage femme ouvre la porte, me regarde et dit : « c’est pour une urgence ? ». Moi : « non, j’ai rendez vous tout à l’heure pour le monitoring mais comme ça contracte un peu, on viens plus tôt ». Et là, tout à coup, tout va très vite et je ne comprends pas pourquoi tout semble s’accélérer autour de nous. En moins de 5 min, on nous fait entrer dans une salle de travail, m’allonger sur une table, me brancher les 3 électrodes sur le ventre, une pour chacun de vos cours et une pour enregistrer les contractions. Les cours battent bien, aux alentours de 160 battements par minutes. La courbe des contractions ressemble aux montagnes russes. La sage femme vérifie le col. Je sens bien alors que tout s’est élargi. Elle me dit : « 2 cm, le travail est commencé, c’est pour aujourd’hui, j’appelle le gynéco ». Papa et moi fondons en larmes d’émotion. Nous commençons à réaliser vraiment ce qui va arriver. On me fait une prise de sang, on me pose une perfusion. Je demande l’autorisation d’aller faire pipi et on me regarde comme une extraterrestre. Tout le monde a l’air de trouver étrange mon état physique. C’est vrai que je sens mon ventre se durcir mais je ne peux pas dire que j’aie vraiment mal. Je sens juste la sueur inonder mon visage. De retour des toilettes, on me demande de me déshabiller pour me préparer pour l’opération. Je plane un peu. Tout me semble tellement évident et naturel. Je demande à Papa de me prendre une dernière fois en photo pour que vous puissiez voir mon ventre juste avant votre naissance. On me pose la sonde urinaire. Pas très agréable mais indolore. Un brancardier vient me chercher. Papa m’accompagne jusqu’à la porte de l’ascenseur qui monte au bloc. Nous avons tout à coup très peur tous les 2. Je fonds en larme en même temps que lui quand la porte se referme. J’ai juste le temps de lire sur ces lèvres ce que je lui dit au même moment : « je t’aime ». Aucun son n’est sorti de nos bouches mais nous nous sommes compris tous les 2 et je crois bien ne jamais avoir pensé et reçu ces mots avec une telle intensité. Dans l’ascenseur, le brancardier est impressionné par mon émotion. C’est son premier jour dans la clinique. Il se trompe de chemin pour aller au bloc. Nous traversons même des bureaux de l’administration dans lesquels des secrétaires nous regardent d’un air éberlué. Je suis tout à coup quasi-hilare devant ce brancardier qui panique un peu et commence très ému à me raconter la césarienne de sa femme. On arrive enfin au bloc. Je monte moi-même sur la table d’opération. Tout le monde est prêt. On n’attendait plus que moi, semble-t-il. L’anesthésiste me demande depuis combien de temps je suis à jeun. « Euh, environ 1 h, pourquoi ? ». Il manque de s’étrangler et me demande si je suis sérieuse. Je lui dit que j’ai mangé une grosse salade de tomates et un peu de glace à la fraise. Il semble hors de lui : « Mais on vous avait bien dit d’être à jeun pour la césarienne ?!!!! ». « Oui, mais moi, je venais uniquement pour un monitoring, pas pour accoucher ! ». Le ton monte : « Vous auriez du prévoir ! ». « Et rester à jeun pendant une semaine ? En attendant le déclenchement le 13 ? ». Il se calme et me lance quand même que c’est tant pis pour moi et que je vais forcément vomir. Je lui réponds que je m’en moque royalement et que désormais, il n’y a plus que la santé de mes filles qui compte. En fait, je comprends qu’il en veut aux sage femmes de ne pas l’avoir prévenu. Il pensait que c’était programmé pour aujourd’hui et vu mon calme, on ne dirait vraiment pas que je suis en plein travail. Il me demande de m’asseoir pour me faire l’injection dans le dos. Il s’y est repris à 5 fois avant d’y arriver ! Je lui en veux car il aurait pu me faire une anesthésie locale avant de s’acharner ainsi. Mais bon, c’est finalement une douleur très fugace et qui s’oublie vite. En attendant que l’anesthésie fasse effet, je me rallonge et je bavarde avec l’équipe. C’est le gynécologue de garde qui va pratiquer l’opération. Ca tombe bien, c’est le chef du service, il a très bonne réputation et surtout, c’est lui qui avait fait le transfert d’embryons le 4 décembre 2001. Il nous avait souhaité un beau cadeau pour Noël. Je lui rappelle et lui dit que je suis contente que ce soit lui : c’est lui qui les a mises dans mon ventre et c’est lui qui va les en sortir. Ca a l’air de lui faire plaisir d’avoir « mené l’affaire » d’un bout à l’autre. Nous discutons état civil et prénoms. Il me demande pourquoi 2 prénoms qui commencent par la même lettre. Je lui explique que c’est le hasard et que c’est la même lettre mais pas le même son. Nous avons choisi vos prénoms en lisant les liste à haute voix, surtout pour leur consonance. Il me faut maintenant dire « qui » est « où » et savoir qui doit sortir en premier. J’explique : Célia, tu es en bas à gauche et toi, Coline, en haut à droite. Comment j’ai choisi ? Je ne sais pas. Ca a été évident dès que nous avons choisi ces 2 prénoms, sans aucune raison explicable. Pour savoir qui doit sortir en premier, peu m’importe et je m’en remets au choix « médical ». Le gynécologue m’explique que ce sera donc d’abord Célia puisque dans un accouchement par voie basse tu serais sortie la première. C’est logique. On sent ta tête qui appuie sur le col. Tu es pressée de sortir. C’est toi coquine qui a déclenché le travail ! Pendant cette discussion, mes jambes se sont rapidement engourdies. Je ne sens plus rien en dessous du nombril. Je ne peux plus bouger non plus dans cette zone. Je pensais que cela m’effrayerait mais non. On a dû m’injecter un relaxant dans la perfusion pour que je me sente aussi sereine ! Le moment est venu d’ouvrir. On installe un champ opératoire vertical devant mes yeux afin que je ne voie rien. La, ça commence à moins me plaire. Je veux « être là » pour votre naissance ! Je demande à l’équipe de me décrire tous leurs gestes, de tout me dire, pour que je puisse « vivre » cet événement. La panseuse et l’aide opératoire s’y engagent. L’incision commence. De la peau jusqu’à vous, il y a 7 couches à couper. Je ne sens rien hormis l’odeur de grillé ! Normal, il s’agit d’un bistouris électrique. Je leur dit que c’est un accouchement, pas un barbecue ! L’ambiance est très détendue : j’apprécie et eux aussi. La panseuse m’annonce que le moment attendu approche. Elle me demande d’accrocher mes mains aux barres verticales qui tiennent le champ pour ne pas être tentée de bouger. Tu parles ! Le moment venu, elles devront s’y mettre à deux pour bloquer mes bras et m’empêcher de vous saisir. Le gynécologue passe la tête au dessus du champ et me demande si je suis prête à te rencontrer, Célia. Les larmes affluent dans mes yeux. Je fais oui de la tête. Accédant à ma demande, il baisse le champ opératoire et me dit que tu as rompu ta poche des eaux. Je le vois tendre ces 2 mains derrière ce ventre qui est encore énorme et les relever. Ca y est, je te vois. Tu as les yeux grands ouverts et tu me regardes en criant. Les larmes coulent de mes yeux. Je voudrais te parler mais aucun son ne sort de ma bouche. Que tu es belle, et quelle vitalité dans tes cris pour annoncer ta venue au monde ! Je n’ai qu’une envie, te prendre contre moi et ne jamais plu te lâcher. Mais mes bras sont solidement maintenus. Pendant que tu es là, suspendue devant moi, on te mets une pince bleue sur le cordon ombilical. Je quitte tes yeux pour regarder ce cordon qui me semble énorme et qui nous a relié pendant 8 mois. Le gynécologue le coupe et dit : « 15h25, première jumelle. Allez Célia, fais un bisou à Maman. » On t’approche de ma bouche pour que j’embrasse ton front. Malgré ce vernix blanc qui te recouvre, ta peau est douce, si douce. Je te regarde avec intensité et tu me renvoie ce regard. Je sens mon cour battre de plus en plus fort. Ma gorge est tellement serrée d’émotion que je ne peux toujours pas parler. Comment décrire un tel émoi, un bouleversement complet de tous mes sentiments ? On t’entoure d’un drap bleu et t’enlève de mon champ de vision. « On passe à Coline ? » me dit le gynécologue, « Regardez ! » On me relève la tête pour que je voie mieux et quelle surprise, le gynécologue t’extirpe de mon ventre, encore à l’intérieur de ta poche ! Je te vois à travers cette membrane translucide. Tes yeux sont ouverts et tu as l’air si paisible. D’un doigt, il déchire la poche et dégage ta tête comme on enlèverai une capuche. Tout ce liquide coule et ta bouche s’ouvre pour happer cette première gorgée d’air. On te mets la tête en bas pour que s’écoule le liquide et que puisses retentir ton premier cri qui résonne comme un soulagement pour toi. Pendant ce cours temps, je regarde avec la même émotion ton cordon ombilical que l’on coupe. Je pense : « comme pour un cosmonaute, le lien qui permet la vie ». Le gynécologue énonce la phrase magique et officielle : « 15h27, deuxième jumelle, Coline ». Je ressens tout à coup un grand soulagement et la disparition de cette légère angoisse qui m’a habitée depuis le jour où j’ai appris votre existence à l’aide d’un petit trait bleu sur un test urinaire, un 18 décembre. Je retrouve soudain la parole et comme tu es toujours tête en bas et que je ne vois que tes fesses, au lieu d’énoncer une superbe phrase, je me content de dire : « Ce qui est sûr c’est que c’est une fille ». J’entends des rires. Le gynécologue dit : « ah ! Maman a retrouvé la parole et son sens de l’observation. Tout va bien ». Je ne peux pas m’empêcher de rire. Je pleure en même temps, bien sûr. On te retourne et me présente ton visage. Comme pour ta sour, je suis frappée de la douceur de ta peau, de l’intensité de ton regard et de ta vitalité. Le même émoi intense s’empare de tous mes sens. On t’emmène également pour te faire quelques soins. Je réalise : Ca y est, je suis Maman. Et je pense à Papa. Je veux le voir, je veux qu’ils vous voit, je veux que nous soyons ensembles, réunis tous les 4. Nous sommes une famille maintenant. Les 2 heures qui vont suivre, pendant lesquelles je vais effectivement rendre mes tomates mozzarella en salle de réveil (sous l’oil goguenard de l’anesthésiste qui passe me voir de temps en temps), vont me sembler une éternité. Heureusement que je sais que Papa est avec vous et que mes jambes sont toujours anesthésiées, sinon, je partirais en courant vous rejoindre. Vous avez fait sensation dans la clinique ce jour là. Toutes les personnes qui travaillaient dans les blocs opératoire ce jour là sont allées vous voir et sont venues me féliciter et me dire combien vous étiez mignonnes. Le brancardier, toujours le même, est venu voir toutes les 10 min s’il pouvait me ramener dans ma chambre pour que nous soyons enfin réunis.

Ce 7 août 2002, vous avez bouleversé notre vie. Ca a été le plus beau jour de ma vie, le plus intense, le plus émouvant. Je vous aime. Merci mes bébés."

Catherine, Coline (cause toujours, je tète) Célia ( je dors à poings fermés)
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